Projection Umwelt, de l'autre côté des miroirs
Un film de David Mambouch, une pièce de Maguy Marin
projectioncinéma
Un projet qui dépeint ce progrès à reculons dont les ressorts nous échappent devant la tempête des inégalités et des injustices qui engendre la catastrophe.
Ce film, loin d’être une captation de plus, entremêle les deux faces du spectacle : le plan frontal vu depuis une salle de théâtre, et celui, invisible pour les spectateurs, de l’autrecôté des miroirs. Une réalisation où l’on pourra découvrir et suivre une dramaturgie très différente et rarement observée et cependant complémentaire de celle qui se déroule sur scène. Cette immersion renforce l’impression du temps réel du spectacle et donne à sentir l’urgence et le vertige du minutieux travail d’interprétation collective à l’oeuvre au milieu de la tempête.
Ce qui se voit, ce qui est vu
Le spectacle Umwelt se déroule dans un paysage horizontal qui dégueule d'éléments du monde dans lequel nous vivons au seuil du troisième millénaire : nature, animaux et humains...
Dominations, corps affectant et affectés entre eux, interférences de toutes sortes, attractions, répulsions, sympathies, antipathies, altérations, alliages, pénétrations, dessinant peu à peu un paysage dévasté par les diverses traces d’activités, rejets, déchets, accumulation de « restes », transformant l’espace en une ruine systématiquement formée par tous dans l’indifférence générale.
Le citoyen assiste, impuissant, à ce désastre sans avoir accès aux structures qui ont permis cet état du monde. Le spectateur d’Umwelt, lui aussi, assiste à ce désastre frontal spectaculaire sans avoir accès à ce qui a lieu, plus loin à travers les miroirs : ce qui a été agencé et mis en œuvre au plateau pour la réalisation de la pièce.
Ce qui n’est pas vu, ce qui est caché
En fond de plateau, se déroule une autre chorégraphie, minutée au millimètre où chacun joue d’abord pour lui-même : pas de temps à donner pour une attention particulière extérieure à ce qui est à faire, s’attarder pour aider quelqu’un, rêver, tout est compté et chacun, pour ne manquer aucune de ses entrées à la face visible des spectateurs, est tenu à une autonomie implacable, ne peut compter que sur lui-même, dans une sorte de jungle faite d’individualisme et d’ordre qui n’accepte, en principe, aucun pas de côté.
Chacun se doit d’avoir des gestes excessivement précis pour saisir ses accessoires, se déshabiller, changer de costume, tout en continuant à suivre pendant ce temps ce qui a lieu à la face, qui est donné à voir au public. Pour la mise en oeuvre de ce travail, et malgré des difficultés liées à la multitude de vignettes, au changement de costumes, au bruit intense de la musique, se sont créés et plus fortes encore que la débrouille individuelle à s’en sortir, des solidarités, des entraides qui ont rendu possible l’articulation de plusieurs entrées, tenues pour impossible à réaliser. Si l’avant-scène donne l’image d’un paysage en déroute, un avenir obstrué par le chacun pour soi, à l’inverse, l’arrière scène porte en elle l’image de ce qui, jusqu’à aujourd’hui n’a cessé de contenir un tant soit peu le malheur : le besoin commun d’agir ensemble pour contribuer au bien-être de tous.
Mercredi 9 octobre à 19h30
à partir de 8 ans
durée, 1h
Tarif unique, 10 euros*
Il est conseillé de réserver.
*Le paiement se fait sur place le soir du spectacle.
Moyens de paiement acceptés :
Espèce ou chèque uniquement (pas de CB)
Avec Ulises Alvarez, Kaïs Chouibi, Chandra Grangean, Louise Mariotte, Lise Messina, Isabelle Missal, Paul Pedebideau, Rolando Rocha, Ennio Sammarco
Réalisation, David Mambouch
Image, Pierre Grange
Opérateurs, Pierre Grange, David Mambouch, Pascaline Manachère
Machinerie, Coralie Verdier
Ingénieur son, Philippe Vincent
Data manager, Pascaline Manachère
Etalonnage, Pierre Grange, David Mambouch
Montage & mixage, David Mambouch
Responsable de production, Laure Delavier
Production, Compagnie Maguy Marin
Coproduction, Lux - Scène nationale de Valence
Ce film a été tourné à la Comédie de Saint Etienne – CDN en mai 2022